Baisse de motivation des jeunes au travail? Chiffres et réflexions

Article publié le 18/06/2024

Il existe un nouveau rapport au travail chez les jeunes. Faut-il parler de baisse de la motivation, de la productivité?

 

Certains chiffres objectifs existent, et il est impératif de les évoquer avant tout diagnostic sur la question du rapport des jeunes avec leur entreprise. Il est parfois tentant de juger "au doigt mouillé" certains comportements anecdotiques dont on aurait été témoin. 

 

 

Voici donc quelques chiffres permettant d'y voir un peu plus clair sur la question:

 

-en 2022, la Fondation Jean Jaurès évoque une "épidémie de flemme" qui toucherait près d'un travailleur français sur trois, toutes catégories d'âge confondues. 

 

-moins d’un quart des jeunes de la génération Z (24%) considèrent leur travail comme une source d’épanouissement, bien que la majorité des sondés du même âge l’estime – en théorie – essentiel à la vie (JobTeaser, 29 juin 2023)

 

-en 1999, 47% des jeunes avaient l’impression de vivre à une époque de malchance; ils sont 81%  partager ce sentiment en 2021 (Ipsos, 2021)

 

-Selon la Banque mondiale, en moyenne, les revenus des jeunes se sont amenuisés de 15% en 2020, puis de 12% en 2021, un peu partout sur la planète; cette dégringolade résultant de la pandémie aurait perturbé la motivation pour le travail. Le confinement aurait de son côté généré une prise de conscience soudaine de conditions d'existence quotidienne aberrantes. 

 

-le taux d’absentéisme des jeunes de moins de 35 ans a doublé en quelques années. En 10 ans, les arrêts de travail ont explosé : + 37,5% 

 

-A cause des réseaux sociaux et du scrolling continuel sur les smartphones, la capacité d’attention primale des individus aurait chuté de 12 à 8 secondes depuis l’an 2000 (Etude Samsung, citée dans V.W., Marie Bladt, 12 janvier 2024)

 

Derrière ces chiffres, peut-on parler "d'ergophobie" chez les jeunes, d'une nouvelle peur du travail que les générations précédentes n'auraient jamais connue? En vérité, ce qui semble se dessiner dans la conscience collective des jeunes, c'est autre chose: un désamour croissant envers l'entreprise plutôt qu'envers le travail. L'essor des métiers de l'entrepreneuriat semble confirmer ce postulat. 

 

Olivier Truong

Conférencier en management, accompagnateur de dirigeants

 

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